Thursday, February 20, 2014

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Les organisateurs de l’attentat contre le prince François-Ferdinand étaient de jeunes nationalistes yougoslaves, des serbes de Bosnie et des Musulmans29, qui effectuaient leurs études à Belgrade30. Membres de l’organisation Jeune Bosnie (Млада Босна / Mlada Bosna), ils contactèrent la Main Noire (Црна рука / Crna ruka), une société secrète soutenue discrètement par le gouvernement serbe31 ; leur intention était d’obtenir des armes pour leur projet d’attentat. Le lieutenant-colonel Dragutin Dimitrijević « Apis », chef des services secrets serbes et de la Main Noire aurait reçu l’ordre de faire annuler l’attentat31. Après les guerres balkaniques de 1912 et 1913, le gouvernement de Nikola Pašić voulait la paix, hésitant à s’unir avec le Monténégro du roi Nicolas Ier, en raison de l’opposition que l’Autriche-Hongrie aurait alors manifestée. Des notes diplomatiques échangées entre la Russie et la Serbie témoignent de cette hésitation32
Les trois étudiants serbes, Gavrilo Princip, Trifko Grabež et Nedeljko Čabrinović, passèrent à l’action le matin de la fête de Vidovdan. Une première tentative, effectuée par Čabrinović, échoua ; la seconde, effectuée par Gavrilo Princip, eut pour résultat la mort de l’archiduc François-Ferdinand. Les diplomates autrichiens considérèrent l’attentat comme une provocation directe de la Serbie ; selon l’historien Dušan T. Bataković, l’assassinat constituait pour Vienne « le prétexte longtemps attendu d’une guerre avec la Serbie »31. Dans l’Autriche-Hongrie de cette époque se développait une forte propagande contre les Serbes, notamment vis-à-vis des Slaves vivant dans l’Empire[réf. nécessaire]. Le 23 juillet 1914, bien que l’implication du gouvernement serbe ne fut pas prouvée[réf. nécessaire], l’Autriche lança à la Serbie un ultimatum en 10 points. Belgrade accepta l’ultimatum33, à l’exception du sixième point, exigeant l’envoi d’enquêteurs autrichiens dans le pays33,31 ; sur ce point particulier, considérant que « ce serait une violation de la Constitution et de la loi sur la procédure criminelle », la Serbie proposait de s’en remettre à une juridiction pénale internationale ou à l’arbitrage des Grandes puissances33. Quelques jours plus tard, l’Autriche-Hongrie affirma qu’une attaque serbe avait eu lieu contre ses troupes près de la ville de Kovin[réf. nécessaire]. Le 28 juillet 1914, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Leopold Berchtold, déclara la guerre à la Serbie34. Le 1er août, l’Empire allemand déclara la guerre à la Russie, qui avait déjà mobilisé ses troupes, puis, le 3 août, à la France, alliée de la Russie. La Première Guerre mondiale avait commencé. Le Royaume du Monténégro, invité à rester neutre, s’engagea aux côtés de la Serbie, le gouvernement de Cetinje déclarant : « Le destin de la Serbie est aussi notre destin. »31
Bataille du mont Cer[modifier |

ociation permit en 1909 l'existence de 79 journaux, dont 13 quotidiens29.
Enfin, la mise en place de syndicats, dont la confédération générale des ouvriers en 1904, favorisa l'adoption de lois sociales avancées29.
Cette liberté fit éclore un foisonnement culturel qui fit de Belgrade un phare de liberté pour tous les Serbes des Balkans, ainsi que pour les Croates et les Slovènes qui souffraient dans l'Empire d'Autriche-Hongrie et qui rêvaient d'une Yougoslavie démocratique. Certains milieux réactionnaires à Vienne n'attendaient que l'occasion d'écraser le piémont serbe avant qu'il ne contamine les esprits de tous les Slaves du sud de l'Empire29.
La Serbie reçut le surnom de berceau de la démocratie dans les Balkans modernes29. Ce régime de liberté se maintiendra jusqu'au début de la Première Guerre mondiale en 1914. Lors de la mise en place du régime yougoslave en 1921, la France poussa Pierre Ier à instaurer un régime plus centralisateur et plus autoritaire dans le but de lutter contre le risque de contamination communiste : la démocratie avait vécu. La constitution de 1903 restera la référence de tous les mouvements démocratiques dans la Yougoslavie royaliste d'entre les deux guerres ainsi que dans la Yougoslavie communiste de Tito29.
Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Depuis 1878, la Bosnie-Herzégovine était occupée par l’empire d'Autriche-Hongrie, qui l’annexa en 1908, annexion mal vécue par les populations slaves notamment les Serbes qui refusaient cette occupation et souhaitaient la réunification avec le Royaume de Serbie ou d’autres pays slaves. L’idéal de nombreux jeunes gens serbes de Bosnie était le mouvement Jeune Italie, qui s’était donné pour but la libération des territoires occupés par les Autrichiens. En 1914, le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo, le 28 juin 1914 par Gavrilo Princip, fut l’événement prétexte qui déclencha la Première Guerre mondiale. En 1915, le royaume fut envahi par les puissances centrales lors de la campagne de Serbie. Mais le pays fut finalement libéré en 1918 par l’armée serbe soutenue par les forces alliées, dont l’armée d’Orient française, menée par le maréchal Louis Franchet d'Espèrey.
Attentat de Sarajevo[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Attentat de Sarajevo.


Gavrilo Princip

ubit trois invasions autrichiennes destinées à annexer ces terres à l’Empire d'Autriche.
Période ottomane[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Histoire des Serbes sous l'occupation ottomane.
Principauté de Serbie, révoltes serbes et indépendance[modifier | modifier le code]


Ćele kula, la « tour aux crânes ».
Une première révolte des Serbes eut lieu entre 1804 et 1813. Elle fut dirigée par Georges Petrović, surnommé Karageorges (« Georges le Noir »). Une seconde révolte eut lieu en 1815, sous la conduite de Miloš Obrenović, qui aboutit à l’autonomie de la Principauté de Serbie, officiellement reconnue par la Sublime Porte le 12 décembre 1830. Après qu’il eut lui-même visité la Serbie autonome, le poète français Alphonse de Lamartine fit découvrir aux romantiques la culture serbe ; en 1833, il fit graver une inscription sur le site de Ćele kula (en serbe cyrillique : Ћеле Кула), la « tour aux crânes », élevée par les Ottomans qui y incrustèrent les crânes des soldats serbes morts à la bataille du mont Čegar (19 mai 1809) : « Qu’ils laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l’indépendance d’un peuple, en leur montrant à quel prix leurs pères l’ont payée. »25
Malgré cela, les Turcs persécutèrent encore les Serbes dans les territoires qu’ils gardaient sous leur contrôle. Les massacres des Ottomans sur les Serbes ont inspiré à Victor Hugo, grand défenseur du peuple serbe, un célèbre discours, Pour la Serbie, écrit en 187626. Ce discours est aujourd’hui considéré comme l’un des actes fondateurs de l’idée européenne27.
En 1878, le Congrès de Berlin accorda son indépendance à la Serbie et, en 1882, le prince Milan IV Obrenović devint roi de Serbie sous le nom de Milan Ier.
Royaume de Serbie ou le miracle de 1903[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Royaume de Serbie.
Lors de son arrivée sur le trône en 1903. Pierre Ier de Serbie, prince francophile et admirateur de la pensée de John Stuart Mill, mit en place la constitution la plus démocratique et la plus libérale d'Europe après celle de Grande-Bretagne. Elle s'inspirait aussi de la constitution de 1888, abrogée par Alexandre Ier de Serbie en 1889.
Le régime était une monarchie constitutionnelle de type britannique28.
Les électeurs y représentaient 23 % de la population28.
L'école publique fut fondée en 1884, offrant à la Serbie ses premiers bacheliers28.
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